Juste pour info
Accueil > A la une - Autre actu - Plancy-l'Abbaye
Eau potable de la Perthe : il faudra exproprier
More Sharing ServicesPartager Réagissez Publié le vendredi 16 novembre 2012 à 10H18 - Vu 7 fois
Les élus du syndicat sur le site de la forêt de la Perthe à la recherche d'une parcelle pour l'implantation du réservoir
Plancy-l'Abbaye - Le syndicat d'adduction d'eau potable de la Perthe recherche un terrain pour construire son réservoir
Les différentes études réalisées en recherche d'eau potable en forêt de la Perthe près de Plancy-l'Abbaye ont mis au jour une ressource exceptionnelle tant en quantité qu'en qualité.
C'est pourquoi l'État a fortement incité les syndicats de Rhèges et de Viâpres à ne pas poursuivre leurs recherches de solution face au problème de la distribution d'une eau qui dépassait le seuil autorisé en nitrate. Il a même menacé les deux syndicats d'une possible interdiction de distribution considérant que les études préalables et de recherche peuvent durer 2 à 3 ans. Les syndicats furent alors dissouts pour ne constituer, avec Plancy-l'Abbaye, qu'un seul syndicat intercommunal : celui de la Perthe.
Forages et réservoir
Si quelques ajustements ont été nécessaires (emplacement des forages et périmètre de protection) le président du syndicat, James Lionnet, maire de Plancy-l'Abbaye, est désormais confronté à un problème de taille : trouver une parcelle d'accueil pour le réservoir. « Je pensais, à tort, que les différents propriétaires sur le site de la Perthe auraient vendu le terrain nécessaire à l'implantation du réservoir, explique James Lionnet, soit 1 200 m2, car on peut penser que l'intérêt général dans ce cas primerait. De plus, il s'agit aussi d'une raison sanitaire puisque notre eau n'était pas ou plus conforme à la réglementation. »
En l'absence de vendeur, c'est tout naturellement vers l'ONF (Office national des forêts) que le syndicat s'est tourné puisqu'il possède 600 ha de forêt domaniale. L'ONF est un service de l'État, et les services départementaux, préfecture et ARS, se sont impliqués dans le dossier visant à pousser les autres syndicats (Rhèges et Viâpres) à abandonner leurs forages.
L'ONF ne lâche rien
Paradoxalement, le préfet n'a pas de pouvoir sur l'ONF qui dépend directement du ministère. L'office ne veut pas céder les 1 200 m2 nécessaires à la construction d'un réservoir justifiant que la forêt de la Perthe, site classé au titre du réseau européen Natura 2000, doit être préservée dans la mesure du possible selon le ministère de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt. « Nous sommes effectivement face à une situation particulière, reprend James Lionnet, et malgré notre volonté d'intégrer le réservoir par un couvert végétal et une architecture adaptée, la réponse est non. »
La situation amène le président du syndicat à envisager le recours à l'expropriation : « J'ai tenté de convaincre le propriétaire dont la parcelle forestière répond aux exigences de l'implantation du réservoir et malgré notre proposition et un prix au-dessus du marché, il ne veut rien savoir, il n'y a pas d'autre solution que l'expropriation. »
Pour l'intérêt général et l'alimentation en eau potable d'une population d'environ 3 000 personnes, il importe peu aujourd'hui à l'État, que la procédure d'expropriation repousse de 2 à 3 ans la connexion au nouveau réseau. « La protection des végétaux, semble passer avant l'objectif de satisfaire nos populations en eau potable », soupire James Lionnet.
Éric BAILLY-BAZIN